Tu veux dire ensemble dans le sens de solidarité entre travailleurs du sexe, comme s'il s'agissait d'un syndicat? Très bonne question. Je présume qu'il y a autant de réponses qu'il y a d'indépendantes. Sans prétendre répondre, il y a néanmoins des pistes intéressantes.amelie said:Pourquoi il y a pas plus de fille indépendante qui s'associe ensemble?
Je dirais que c'est en partie parce que le travail du sexe est traditionnellement inspiré de pratiques d'affaires marquées par l'individualisme et que ce genre de regroupement pose des problèmes d'ordre pratique.
Le syndicalisme, tel qu'on le connaît aujourd'hui, a eu ses modèles: le compagnonnage au Moyen-Âge, lequel fut interdit à la fin du XVIIIe siècle en France par la loi Le Chapelier, préfigurait néanmoins les labour unions en Angleterre et, aujourd'hui, les syndicats affiliés au travail de la construction. Le travail du sexe, en revanche, traditionnellement marginalisé et contrôlé par le crime organisé n'as pa su ou été en mesure de s'émanciper, en partie parce que les modèles qui ont été présentés aux travailleuses du sexe étaient essentiellement possessifs et individualistes.
Côté pratique, un regroupement de nature syndicale supposerait d'emblée qu'on y définisse les acteurs. Il y a déjà le problème du statut social des travailleuses du sexe mais, en plus, il y aurait à définir la partie patronale. Qui sont les patrons contre qui on se mobilise? Les clients, les pimps? Ni les uns ni les autre n'ont de statut social. Par principe, aussi, une escorte d'agence - si on définit le pimp comme étant le patron - n'est pas l'employeur de l'escorte mais bien son agent (ou son représentant). Grosse différence parce que - toujours par principe - la fille d'agence est INDÉPENDANTE, indépendante en ce sens que le pimp ne lui remt pas une paie mais bien une commission.
Aussi, je vois mal pour l'instant les escortes, à l'instar des employés de la construction, former des locaux syndicaux, chacun étant géré par des représentants chargés de prélever des participations volontaires, les gérer et les distribuer dans des fonds de grève ou dans des programmes visant à améliorer les conditions de travail des travailleuses du sexe.
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